Elles s’y préparent depuis longtemps. Mais lorsque Betty arrive au palais de justice, ses angoisses refont surface. Comme de nombreuses autres victimes présumées, elles s’apprêtent à croiser, pour la première fois, le regard de l’homme qui a brisé sa vie. Celui que l’on surnomme “le violeur de la Sambre”. Dino Scala, l’homme qui a semé la terreur dans la vallée de la Sambre en agressant ses victimes pendant trente ans. Il agissait toujours en hiver, de dos, dans l’obscurité, le long de cette rivière entre Pont-sur-Sambre, son domicile, et Jeumont, son travail.
Quelques jours avant le début de ce procès, Betty nous a raconté son agression. C’était en 2002, elle avait 17 ans. “Le 5 décembre, je suis partie à l’école, seule, à pied, dans le noir, le matin. J’ai entendu quelqu’un courir derrière moi. Il m’attrapait avec ses deux bras, par derrière. Donc, je n’ai pas vu son visage. Il m’a demandé de retirer mon écharpe pour me bander les yeux et m’emmener dans la pâture où il m’a violée". Des viols comme celui-ci, il y en a des dizaines.
Mais le périple criminel de Dino Scala prend fin en 2018, en Belgique. Il commet sa seule erreur : ne pas repérer les caméras de surveillance sur le parking. Et si Dino Scala échappait aussi longtemps aux enquêteurs, c’est parce qu’en apparence, il avait tout d’un homme ordinaire. Un emploi, une famille, et une vie sociale bien remplie. Il présidait un club de foot local. Willy Lebrun l’a côtoyé de longues années. Pour son avocate, Dino Scala a une double personnalité. Jugé pour 56 viols et agressions sexuelles, Dino Scala en reconnaît une quarantaine. Son procès doit durer trois semaines. Il encourt 20 ans de prison.
T F1 | Reportage A. Basar, A. Guillet, C. Souhaut
Le Journal du week-end a été diffusé sur TF1 le vendredi 10 juin 2022, 20h04.