C'est un bâtiment qui compte plus de 200 caméras. Un des lieux publics les plus équipés de l'Hexagone, dans l'enceinte, autour également. Et pourtant, les sénateurs qui mènent l'enquête ont appris, sidérés, jeudi, que les images des caméras de surveillance n'ont pas été conservées. Elles sont systématiquement détruites au bout de sept jours, sauf réquisition de la justice, selon un responsable de la FFF, lors de son audition au Sénat.
Que s'est-il passé ? Les premières vidéos de violences surgissent sur les réseaux sociaux. Mais la justice, au départ, enquête sur la question des faux billets et non sur les agressions. Elle ne juge pas nécessaire de demander des images de vidéo. Or, le Stade de France a le droit de les conserver durant 30 jours. Mais en pratique, ce délai est ramené à une semaine. C'est moins contraignant et tout à fait légal.
D'ailleurs, le règlement stipule au sujet de la vidéosurveillance qu'un droit d'accès aux images est prévu pendant huit jours. Mais la justice n'était visiblement pas au courant. Pour ne rien arranger, les vidéos de surveillance de la RATP situées juste à côté ont également été effacées au bout de 72 heures.
Pour sa part, le soir des violences, le ministre de l'Intérieur était au PC Sécurité. Sur cette photo, dans la vidéo en tête de cet article, on le voit observer les caméras. D'où la colère de Ian Byrne, député britannique. Ce vendredi soir, la Première ministre Élisabeth Borne dit espérer pouvoir récupérer les images du Stade de France, lequel nous confie que techniquement, c'est quasiment impossible. En revanche, aux abords du stade, la préfecture dispose bien de caméras, et donc d'autres sources d'images.
TF1 | Reportage F.X. Ménage, H. Dreyfus, A. Basar
Le Journal du week-end a été diffusé sur TF1 le vendredi 10 juin 2022, 19h59.