Sur les réseaux sociaux, ce vendeur propose des parfums haut de gamme à seulement 20 euros. Sur une autre plateforme, une cartouche de cigarettes est vendue à 30 euros, soit trois fois moins chère que dans un bureau de tabac. En cherchant un peu plus loin, on trouve même des sacoches de luxe vendues pour une dizaine d'euros seulement. Les vendeurs de contrefaçon ont trouvé leur nouvel eldorado : les réseaux sociaux.
Face à l'ampleur du phénomène, les grandes marques s'organisent et font désormais appel à des entreprises cyberinvestigation. Au lieu et la place des analystes, les robots traquent les arnaques, grâce à des algorithmes ultraperfectionnés. "Le robot va pouvoir analyser d'une part le texte, et d'autre part, l'image. Il va faire également la corrélation entre le produit qui est vendu, le prix. Il risque d'avoir une énorme différence entre le prix officiel et celui affiché", explique Hervé Putigny, PDG et cofondateur de Webdrone.
Les fabricants de cigarettes figurent parmi les nombreux clients de l'entreprise. Ils sont les premières victimes de contrefaçon sur Internet. Selon l'enquête d'un bureau d'études, en 2019, 42 millions de paquets contrefaits ont été consommés en France. En 2020, plus de 250 millions de paquets ont été fumés, soit 600 % d'augmentation en un an. Pour l'industrie du tabac, il est impossible de concurrencer ces vendeurs illicites 2.0, comme l'explique Daniel Bruquel, chef de service prévention du commerce illicite chez Philipp Morris France.
Fabriquer sans aucun contrôle dans des usines clandestines, les contrefaçons sont parfois dangereuses pour la santé. La vente de ces faux produits est passible d'une peine de trois ans de prison et d'une amende allant jusqu'à 300 000 euros.
TF1 | Reportage J.L. Nahmias, B. Poizeuil
Le Journal du week-end a été diffusé sur TF1 le vendredi 10 juin 2022, 20h12.