C’était un projet d’attentat encore inédit en France : un suspect d’origine égyptienne, arrêté à Paris le 11 mai dernier, s’apprêtait à commettre une attaque à l’explosif ou à la ricine, un poison très puissant. Il possédait des notices de fabrication et des tutoriels expliquant comment utiliser cette toxine, indétectable et extrêmement dangereuse. La ricine peut être intégrée dans des préparations à consommer, inhalée ou injectée. Elle était notamment employée par les services secrets soviétiques en 1978, ou encore en 2013 dans une lettre envoyée à l’ancien président Barack Obama. Un mode opératoire qui n’est donc pas récent, mais qui fait planer la menace d’une attaque bioterroriste, jamais perpétrée en France. Si cet attentat à la ricine a pu être déjoué par les autorités, une attaque terroriste au couteau a fait un mort et plusieurs blessés le lendemain, dans le quartier de l’Opéra à Paris. L’assaillant neutralisé, Khamzat Azimov, était un étudiant franco-russe fiché S. Son meilleur ami, Abdoul Hakim A., a été interpellé à Strasbourg dans le cadre de l’enquête, ainsi que deux jeunes femmes en région parisienne, également proches du jeune terroriste. L’attaque a été reconnue par l’Etat Islamique. Dans ce contexte de menaces terroristes, l’évasion d’un détenu fiché S à Brest interroge sur l’encadrement et les conditions de détention, notamment pour les prisonniers radicalisés. Activement recherché depuis mercredi, Anthony Pondaven s’est évadé lors d’un transfert médical, à l’aide d’un véhicule et de complices qui l’attendaient. Selon l’administration pénitentiaire, plusieurs dysfonctionnements auraient facilité sa fuite : le fugitif connaissait le chemin qu’il allait emprunter pour le rendez-vous médical et aurait organisé son évasion depuis sa cellule, grâce à deux téléphones portables. Face à la menace terroriste, le suivi des individus fichés S et l’encadrement des détenus radicalisés sont-ils suffisants ? Quels sont les nouveaux modes opératoires utilisés dans les attentats ? Doit-on craindre une attaque bioterroriste en France ? Invités : - Pierre Conesa, ancien haut fonctionnaire au ministère de la Défense - Damien Delseny, rédacteur en chef adjoint au Parisien en charge du service police/justice - Delphine Gotchaux, journaliste police/justice à France Info - Thibault de Montbrial, avocat spécialiste des questions de terrorisme
C dans l'air a été diffusé sur France 5 le vendredi 18 mai 2018, 17h50.