Il y a un an, Edouard Philippe devenait Premier ministre. Largement inconnu du grand public au moment de sa nomination, l’ancien bras droit d’Alain Juppé a connu une année loin d’être tranquille, mais il semble avoir réussi à imprimer son style à Matignon. Après douze mois au pouvoir, l’ex-maire du Havre jouit d’une cote de popularité de 54 % (contre 49 % pour le président), selon un récent sondage Ifop. Une proportion supérieure à la moyenne des Premiers ministres depuis 1981, révèle une étude BVA. A la fois prise de guerre et coup de poker d'Emmanuel Macron en mai 2017, le chef du gouvernement est parvenu au fil des mois à se faire une place à côté du président de la République et dit aujourd’hui « assumer parfaitement toute la politique » menée depuis un an. Dans un entretien au « Monde » paru mardi, il assure qu'il est là « pour faire du Macron » « pas du Juppé » et que le programme des réformes, déjà bien entamé, va continuer de manière très dense durant les prochaines années. SNCF, Notre-Dame-des-Landes, réduction de la vitesse à 80 km/h sur certaines routes… Le boxeur Edouard Philippe monte davantage en première ligne ces dernières semaines sur différents dossiers, mais aussi dans les médias. Au-delà de l’interview fleuve accordée Monde, il était hier soir le personnage central du documentaire « Edouard, mon pote de droite - épisode 2 : primaire » diffusé sur France 3 et réalisé par Laurent Cibien, son ami de longue date et électeur de gauche. Après un premier film portant sur son élection municipale au Havre, un deuxième film donc, dans lequel il est beaucoup question d’Emmanuel Macron, qui n’a pas encore fait acte de candidature. De son bureau de l’Assemblée nationale aux réunions publiques, c'est l’enthousiasme d’Édouard Philippe, puis ses doutes qui sont captés face caméra. Quelques phrases assassines, notamment contre Laurent Wauquiez, beaucoup d’humour, des agacements aussi. Cette plongée a posteriori dans son quotidien politique est étonnante. Aujourd’hui, Edouard Philippe l’homme-orchestre d’Emmanuel Macron a pris ses marques d’homme d’Etat, volant parfois la vedette au président de la République. Sa cote de popularité ne cesse de grimper pendant que celle du chef de l’Etat s’effondre… De quoi nourrir de nouvelles ambitions ? Invités : - Christophe Barbier, éditorialiste à L’Express - Catherine Nay, éditorialiste politique à Europe 1 - Brice Teinturier, directeur délégué de l’institut de sondages IPSOS - Dominique Albertini, journaliste politique à Libération
C dans l'air a été diffusé sur France 5 le mercredi 16 mai 2018, 17h50.