Pour porter la voix et l'histoire des victimes de l'holocauste, huit collégiens se sont porté candidats pour devenir des ambassadeurs de la mémoire. Leurs mots rapporteront la déportation de 50 000 personnes dans le camp de Natzweiler-Struthof (Bas-Rhin). À 60 kilomètres de Strasbourg, à 800 mètres d'altitude, les nazis ont construit ici le seul camp de concentration français ayant assassiné près de 20 000 personnes.
Après avoir passé le portail, il y a une descente surnommée la descente aux enfers. Le ravin de la mort, c'est l'autre nom que les déportés donnaient à cet endroit. Ils devaient y décharger les brouettes de terre. Jean Villeret a été interné au Struthof à 22 ans parce qu'il était résistant. Il nous a décrit la haine qui s'y était installée. Une haine qui prend forme dans les récits des adolescents, racontant qu'en décembre 1942, un homme est battu à mort pour avoir tenté de s'évader.
Depuis 14 ans, Sandrine Garcia, responsable pédagogique du camp de concentration de Natzweiler-Struthof, raconte ici la machine à broyer dans laquelle les nazis plongeaient chaque nouveau déporté. Ce travail de mémoire est un combat contre l'oubli, contre le déni parfois. Jean Villeret y est aussi retourné une centaine de fois pour témoigner, notamment auprès de ceux qui visitent le camp chaque année. Souvent, il leur a chanté la voix du rêve, un chant écrit par un camarade déporté. Comme lui, ils sont encore une dizaine en France à pouvoir raconter le Struthof.
T F1 | Reportage S. Pinatel, N. Clerc, C. Aguilar.
Le Journal du week-end a été diffusé sur TF1 le dimanche 23 janvier 2022, 20h13.