Ce girafon de deux ans au regard espiègle, comme les 1 400 pensionnaires du parc, ne voit aucun visiteur depuis cinq mois. Le quotidien de Sylvanie Dabin, soigneuse au Bioparc de Doué-la-Fontaine (Maine-et-Loire), reste pourtant rythmé par celui des animaux. Même si le site est fermé au public, les soigneurs travaillent à plein temps. "Pour nous, il n'y a pas eu de chômage partiel. Il y a du boulot tout le temps, et ça ne peut pas être reporté. On ne met pas en stand by la vie des animaux", dit-elle.
Le directeur, François Gay, compte les semaines de fermeture avec inquiétude. Actuellement, une journée sans publique, c'est 20 000 euros de recettes perdues, 10 000 euros de frais fixe quotidien. Sans compter cet investissement de 800 000 euros, engagé juste avant la crise sanitaire. Sur ces 17 hectares entièrement en plein air, le Bioparc reçoit en moyenne 240 000 visiteurs par an. Tout est prêt pour les accueillir dans le respect des règles sanitaires avec port du masque obligatoire. Pour François Gay, l'ouverture des parcs zoologiques devient urgente.
À Beauval, devant une tribune vide, les otaries reprennent la répétition des spectacles. Les soigneurs rêvent aussi d'une réouverture. Un million six cent mille entrées par an avant la crise sanitaire. Une estivale réussie permet à Beauval de tenir bon. Mais les aides de l’État sont loin de couvrir les 100 000 euros de frais fixe par jour et il faut jongler avec les incertitudes.
Quelles que soient leurs tailles, les parcs zoologiques rappellent leur vocation pédagogique. Chaque naissance est une contribution à la protection des espèces menacées. Symbole de cette mission, le couple star de Beauval pourrait lui aussi réserver une belle surprise.
Le Journal du week-end a été diffusé sur TF1 le samedi 27 mars 2021, 20h27.