Le marteau-pilon du Creusot s'entendait à des kilomètres à la ronde lorsqu'il était encore à l'action dans l'une des usines de la famille Schneider. Aujourd'hui silencieux, il témoigne de la profonde évolution de cette ville-usine. Capitale de la métallurgie il y a cinquante ans et aujourd'hui de nouveau à la pointe dans la sidérurgie, la ville revient de loin. 12 décembre 1984, les journalistes venaient au Creusot raconter la fin d'une époque, la fermeture de Creusot-Loire qui employait des milliers d'habitants. Aujourd'hui à seulement 21 ans, Vivien Gilot n'ignore rien de ce passé, mais lui incarne le présent et le futur d'une industrie à nouveau en pleine forme.
Rentrer dans cette usine d'Industeel, filiale du groupe ArcelorMittal, c'est un peu comme mettre les pieds dans le cratère d'un volcan. Ici, on fabrique des aciers très spécifiques, comme peu d'entreprises savent le faire dans le monde. Vivien fait partie des derniers embauchés. Pour résister, Industeel s'est spécialisé dans la production d'acier hautement technologique. Des morceaux de chaudronneries lourdes qui serviront à fabriquer des éoliennes ou encore des pièces majeures de centrales nucléaires. Industeel recrute. 70 postes sont à pourvoir cette année.
Toutes les usines de la ville connaissent le même essor. Framatome, qui produit aussi des équipements pour le nucléaire, est passé en trois ans de 250 à 370 salariés. Alstom a augmenté ses effectifs de 25% ces quinze dernières années. Chez ce géant du ferroviaire, le service des ressources humaines ne s'ennuie pas. L'entreprise a survécu à la crise industrielle des années 80 en investissant. Et c'est une nouvelle directrice arrivée il y a trois mois qui poursuit la modernisation du site. On ne maintient pas sa place de numéro deux du rail par hasard. Alstom ne produit plus comme il y a quarante ans. Désormais, ce sont des robots qui effectuent les tâches les plus pénibles.
TF1 | Reportage J. Corbillon - Q. Trigodet
Le Journal du week-end a été diffusé sur TF1 le vendredi 22 avril 2022, 20h20.