À deux reprises, les magistrats français sont venus au Liban pour interroger Carlos Ghosn; L’homme d'affaires a-t-il détourné de l’argent de Renault lorsqu’il dirigeait l’entreprise ? Nous avons contacté Carlos Ghosn cet après-midi. Il répondait à notre équipe depuis chez lui à Beyrouth. “Je n’ai pas eu aucun euro dans cette affaire. Aujourd’hui, je fais l’objet d’un acharnement incompréhensible de la part, notamment de la justice française”, a-t-il lancé.
En cause, 15 millions d’euros transférés du compte du constructeur automobile vers une entreprise partenaire basée au sultanat d’Oman qui revendait les voitures Renault et Nissan sur les marchés du Golf. Les enquêteurs pensent qu’une partie de cette somme avait été détournée vers une petite société au Liban qui investissait beaucoup d'argent dans les activités privées de Carlos Ghosn. Pour cette affaire, le parquet de Nanterre émet actuellement un mandat d’arrêt international contre l’ex-patron de Renault.
Nous lui avons demandé s’il était prêt à se rendre devant la justice française. “Je réponds de manière très simple. Vous avez l’air de considérer que je suis libre de mes mouvements au Liban. Les autorités libanaises m’ont retiré mon passeport. Je ne peux pas voyager. Le fait de dire : je peux aller en France ou ne pas aller en France. Ce n’est même pas une question. Il faut poser la question à la justice libanaise”, ajoute Carlos Ghosn.
Le Liban n’extrade pas ses citoyens. Ce mandat d'arrêt a donc peu de chance d'être exécuté.
T F1 | Reportage J. Garro, F.X. Menage
Le Journal du week-end a été diffusé sur TF1 le vendredi 22 avril 2022, 20h08.