Après 40 jours passés sous terre dans la pénombre isolée du monde et du temps, le cerveau de Marina Lançon, guide en tourisme d'aventure, s'est peut-être modifié pour s'adapter à l'épreuve. Et c'est une question que cette aventure scientifique nous pose à tous : après des mois de pandémies, est-ce que vivre une situation de crise ou de stress modifie notre cerveau et notre comportement ? Pour Marina, comme pour les 14 autres équipiers de l'expédition Deep Time, le temps dans la grotte de Lombrives s'est ralenti. Et à l'issue des 40 jours, elle pensait n'en avoir passé que 29.
Deux mois après être sortie de la grotte, les 15 équipiers avaient donc rendez-vous à l'Institut du Cerveau à Paris pour une batterie d'examen. Car c'est le but de cette expédition, imaginée par Christian Clot, fondateur de "Human Adaptation Institute", comprendre comment l'Homme s'adapte à des situations extrêmes. Tiphaine Vuarier, psychomotricienne, gère encore l'effet de cette expérience hors du temps. "Je suis toujours en retard alors que normalement, je suis toujours à l'heure. J'ai du mal à m'organiser" se confie-t-elle. Et pour Kora Saccharin, analyste en intelligence économique, c'est le retour à la vie normale qui l'a perturbée quelques jours. "J'ai trouvé qu'il y a beaucoup de choses à gérer et j'étais très distraite, ce qui ne m'arrive absolument pas dans la majorité du temps. Par exemple, j'ai failli oublier mon bagage que j'avais mis en soute", dit-elle.
Malgré tout, ils se sont adaptés à l'entrée comme à la sortie de cette grotte. Et pour chacun d'entre eux, cela ne fait aucun doute, le groupe a aidé à cela. Il faudra encore attendre des mois pour que neurologues, biologistes ou spécialistes du comportement livrent les résultats de cette expédition scientifique et humaine pour comprendre comment chacun a perdu ses repères avant de trouver ensemble les moyens de s'en affranchir.
Le Journal du week-end a été diffusé sur TF1 le dimanche 4 juillet 2021, 20h25.