Munis de leur convocation, ces jeunes russes arrivent ce vendredi matin dans un centre d'enrôlement situé en banlieue de Moscou et la plupart ne cachent pas leur appréhension. "Je ne sais pas encore où je vais être affecté. On m'a dit d'attendre, que j'allais être contacté pour être formé. Pour l'instant, je dois juste attendre", affirme l'un d'entre eux. "J'attends mon frère. Elle, c'est sa copine. Il a reçu son ordre de mobilisation, mais comme il est étudiant, on espère qu'il sera dispensé", lance une jeune russe.
Rares sont les hommes en âge de combattre à échapper à la mobilisation partielle décrétée, mercredi 21 septembre 2022, par Vladimir Poutine. Moscou affirme vouloir mobiliser 300 000 réservistes, mais la campagne de recrutement semble aller bien au-delà. Un gymnase situé en Sibérie centrale s'est, par exemple, transformé en centre de recrutement. Chacun vient ici accomplir son devoir et s'apprête à quitter sa famille. "Toute ma famille pleure. Le plus difficile est de dire au revoir aux enfants. Et le reste, ça va", dit un père de famille.
Preuve de cette mobilisation générale, le patriarche orthodoxe Kirill, proche du président Vladimir Poutine, a exhorté, jeudi 22 septembre, ses fidèles à aller combattre. Dans tout le pays, les mêmes scènes : un mélange de fierté patriotique et des déchirements. Pour tous, il s'agit d'une décision dramatique sur laquelle le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a tenté de peser : "c'est l'heure du choix pour vous. Pour les hommes en Russie, c'est le choix de mourir ou vivre, devenir invalide ou préserver sa santé. De nombreux Russes semblent effectivement refuser de participer à cette guerre. Ceux qui le peuvent tentent de fuir le pays, que ce soit par avion ou en voiture.
TF1 | Reportage H. Dreyfus, J. Garro et G. Parrot
Le Journal du week-end a été diffusé sur TF1 le vendredi 23 septembre 2022, 20h00.