C'était il y a trois jours, à l'université de Sorbonne à Paris. En plein coloc, l'hymne ukrainien résonne. Et sur ces pancartes bandits par un collectif écologiste, des messages comme "Guerre en Ukraine : Total complice". Pris à partie, le PDG de TotalEnergies se justifie.
Contrairement à certains de ses concurrents comme Shell, ExxonMobil ou BP qui ont annoncé leurs intentions de quitter la Russie, TotalEnergies a décidé de poursuivre ses activités notamment via la compagnie Novatek, deuxième plus gros producteur de gaz russe dont elle détient près de 20% du capital. Si la Russie représente aujourd'hui 17% de la production mondiale d'hydrocarbures de l'entreprise française, via ses sites de gaz et de pétrole à l'Ouest du pays, l’activité la plus prometteuse pour elle est celle du gaz liquéfié, développé en plein cercle polaire arctique. Là-bas, 30 000 ouvriers travaillent jour et nuit par des températures pouvant aller jusqu'à -50 degrés.
Le gaz y est extrait, transformé pour être transporté par d'immenses méthaniers brise-glace, direction la Chine ou l'Europe. Si TotalEnergies entretient depuis une trentaine d'années des liens étroits avec la Russie, l'entreprise s'est engagée à ne plus financer de nouveaux projets. De son côté, Vladimir Poutine menace. Les actifs des entreprises qui quittent le pays pourraient être nationalisés.
T F1 | Reportage C. Adriaens-Allemand, B. Poizeul
Le Journal du week-end a été diffusé sur TF1 le vendredi 18 mars 2022, 20h10.