Au premier trimestre, le salaire réel des employés français a perdu 2% malgré les augmentations à Noël, à cause de l'inflation. Pour celui des ouvriers, c'est de 2,2% et 2,7% pour les cadres. Et encore, l’État a mis la main à la poche. Sans le bouclier tarifaire sur l'énergie, la perte aurait approché 5%. Selon François Lenglet, "le salarié et le contribuable sont donc les perdants. L'indexation des salaires permettrait de protéger leur revenu en reportant la charge sur les entreprises". Mais toujours selon notre spécialiste économie, il y a un risque que les entreprises françaises perdent en compétitivité par rapport à leurs concurrentes européennes et qu'elles détruisent des emplois en délocalisant ou en automatisant.
"Le risque de l'indexation, c'est que ça soit finalement le chômeur qui paie la facture", nous explique aussi François Lenglet. Ainsi va l'économie. Chaque acteur cherche toujours à repasser aux autres la carte dont il veut se débarrasser. Il existerait pourtant une voie de sortie. Elle consiste à augmenter les salaires, non pas seulement en France, mais dans toute l'Europe pour limiter la perte de compétitivité. Déjà la Belgique, l'Espagne, le Luxembourg ont des accords d'indexation partielle. Un tel système collectif permettrait de sortir de l'économie du mistigri.
T F1 | Plateau F. Lenglet.
Le Journal du week-end a été diffusé sur TF1 le dimanche 15 mai 2022, 20h20.