Au-dessus des plages depuis les terrasses des favelas à la campagne, on en voit flotter paratout. Le cerf-volant est une passion brésilienne. À Rio, tous les après-midi, le ciel se transforme en immense terrain de jeu. Les Brésieliens en sont tellement fans qu'ils ont inventé des combats de cerfs-volants. Dans cette bataille, le but est de couper la ligne de son adversaire. "C'est ça la joie du cerf-volant. C'est un jeu que pratiquent tous les habitants de la favela. Au Brésil, on joue plus au cerf-volant qu'au football. C'est notre passion", explique Daniel, chauffeur de taxi, fan de cerfs-volants. Tout est dans le coup des poignées, des gestes rapides pour cisailler d'un coup le fil de son concurrent le plus proche.
Depuis le début de la pandémie, les habitants de Rio, confinés chez eux, n'ont jamais autant joué aux cerfs-volants. Ils ne peuvent plus s'en passer et les font voler jusqu'à la tombée de la nuit. Les Brésiliens profitent de chaque moment pour y jouer, à l'image des joueurs de l'équipe nationale, la Seleçao. Ils s'y sont mis entre deux entrainements. La plupart ont grandi avec, comme Thiago Silva. "C'est génial. C'est même mieux que de jouer au foot", se réjouit l'ancien capitaine du PSG.
À Rio, les plus beaux cerfs-volants sortent de l'atelier de Max, l'un des artisans les plus réputés de la ville. Chacune de ses pièces est unique et a nécessité deux à trois mois de travail. Sa dernière création est un immense serpent d'Amazonie long de plus de 60 mètres. Partout dans le pays, c'est la ferveur. La ligue amateur de cerfs-volants sportifs compte actuellement des dizaines de milliers de membres.
Le Journal du week-end a été diffusé sur TF1 le dimanche 27 décembre 2020, 20h33.