Nous allons sans doute devoir nous convertir à la vente en vrac. L'objectif est de réduire les emballages. D'ici à 2030, les magasins alimentaires de plus de 400 m² devront consacrer 20% de leur surface de vente au vrac. Est-ce réalisable ? Ce sera compliqué dans des magasins de plus grande surface. Pour Benoît Soury, directeur marché bio du groupe Carrefour, "on estime que 20%, ça représentera un peu plus de 300 m² de surface de vente dédiée. Est-ce qu'il faut mettre des zones de vrac un peu partout ou est-ce qu'il faut les concentrer ?".
Pour atteindre ce seuil réglementaire, les enseignes misent sur les rayons fruits et légumes ou encore boucherie qui rentre dans la catégorie vrac selon la loi. Reste tout de même une question, les clients sont-ils prêts à changer leurs habitudes ? "C'est vrai qu'avec ce format-là, ce n'est pas non plus des produits disponibles partout", affirme un client. C'est justement pourquoi le texte prévoit quelques exceptions. Elles concernent notamment la vente de spiritueux et celle de cosmétiques comme les parfums.
En cause, un manque de confiance concernant l'hygiène ou la conservation des produits actuellement sur le marché. "Tous les produits n'existent pas encore en vrac. Et tant que les industriels ne les proposeront pas, les distributeurs ne pourront pas les vendre. Et la deuxième limite, c'est l'acceptation du consommateur pour acheter des produits en vrac", explique Olivier Dauvers, spécialiste de la grande distribution. Voilà pourquoi la loi prévoit un délai de 9 ans pour que les supermarchés aient le temps de s'organiser. Et ainsi changer nos habitudes de consommation.
Le Journal du week-end a été diffusé sur TF1 le samedi 3 avril 2021, 20h26.