Déjà au temps du télégraphe, on faisait passer des câbles au fond des océans. Une technique qui s'est ensuite développée avec le téléphone, et qui est en train d'exploser avec Internet. Un matin à la Porge en Gironde, un immense navire s'apprête à transformer le spot préféré des surfeurs en un point d'accès à Internet le plus rapide du pays. 99% de nos échanges sur Internet passent dans des câbles sous-marins. Partout, sur la planète, plus d'un million de kilomètres de câbles relient tous les continents, 25 fois le tour de la terre.
Au nord d'Arcachon, un nouveau câble financé par Facebook et Orange doit être installé sous la plage pour ensuite relayer la France aux États-Unis. Finalement, à cause de la mauvaise météo, l'opération est reportée au printemps. Dans quelques semaines, ce câble ressortira avant d'être raccordé au réseau à Bordeaux. La pose d'un câble transatlantique dure deux mois. Le coût du projet est estimé à 250 millions d'euros. Un travail très manuel à bord d'immense navire câblier qui installe ces câbles sur les fonds marins jusqu'à 6 000 mètres de profondeur.
Mais le plus long, c'est la fabrication. En Europe, seule une usine existe. Il s'agit de l'usine d'Alcatel submarine networks à Calais. La fibre optique importée de l'étranger est recouverte d'une armure de cuivre, d'acier et de bitume. Avant d'être immergé, les câbles sont enroulés et stockés dans d'immenses réservoirs. Seules trois entreprises dans le monde sont spécialisées dans la fabrication et la réparation des câbles sous-marins.
Depuis trois ans, le marché des câbles Internet explose, tiré par la forte demande des géants du net et par une guerre invisible entre grandes puissances. Un câble sous-marin récent contient une trentaine de fibres optiques. Suffisant pour transporter tout le trafic Internet actuel entre l'Europe et les États-Unis. Si petite et si importante.
Le Journal du week-end a été diffusé sur TF1 le dimanche 14 février 2021, 20h19.