Patrick Pelloux, le célèbre urgentiste, disait en début de semaine : “25% des patients en réanimation étaient intubés et sous respirateur”. Une manière de dire qu’on est loin de la saturation des hôpitaux. Il répond au fait à une tribune parue dans la presse de médecins qui annonçaient qu’on allaient bientôt devoir faire le tri parmi les patients si rien n’était fait pour stopper la circulation du virus. Notre équipe a donc contacté Patrick Pelloux et il a revu ses ambitions, ses estimations à la hausse. Ce n’est pas 25% de malades intubés mais plutôt 50%, chiffres difficilement vérifiables. La seule donnée qui provient de la direction générale des soins nous dit que 75% des patients en soins critiques sont sous intubation et sous oxygénation renforcée.
Quant à la gravité des cas de patients présents en réanimation actuellement, comparée à celle du printemps dernier, ce qui a changé c’est la prise en charge des malades qui est plus adaptée à la situation. Car en mars 2020, on intubait quasiment tout le monde en réanimation. Par précaution,certes et parce qu’on manquait de connaissance sur le virus. Actuellement, ce n’est plus le cas. Un quart des malades pris en charge dans les services de réanimation sont désormais en soins critiques ou sous surveillance continue, cela veut dire qu’ils nécessitent moins de soins.
Quel est leur profil ? Ce sont des patients plus jeunes, il y a un peu plus de femmes et moins de patients de plus de 80 ans grâce aux effets de la vaccination. L’âge médian a donc logiquement un peu baissé de 65 ans, il y a un an à 63 ans aujourd’hui selon Santé publique France. Enfin, le dernier indicateur intéressant est le taux de mortalité en réanimation. Il est passé de 42% en mars 2020 à 25% trois mois plus tard. On estime qu’on est à peu près au même niveau actuellement car on soigne mieux et les patients sont moins fragiles qu’il y a un an, comme ils sont un peu plus jeunes.
Le Journal du week-end a été diffusé sur TF1 le samedi 3 avril 2021, 20h08.