Jean-Marc, 69 ans, et Maïté 63 ans, ont fait un choix drastique : vendre leur appartement en viager. En clair, ils n'en sont plus propriétaires, mais ils en gardent l'usage et toucheront une rente mensuelle de 1 250 euros jusqu'à leur décès. Le but : "avoir un supplément de revenus afin de rester le maximum indépendant".
Depuis le début de l'épidémie, de plus en plus de propriétaires suivent cette voie, comme l'a constaté l'agent immobilier Benjamin Mabille. "Lorsqu'on voit qu'il y a un virus qui traîne, eh ben, on a peut-être pas envie d'aller en maison de retraite d'être confiné dans 15 m². On préfère rester chez soi avec une belle rente et s'offrir des services à la personne".
Pour chaque vendeur, inquiet quant à son avenir, il doit convaincre un acheteur en quête d'une bonne affaire. Plus habitué à jouer en Bourse, Michel Batkoun a pourtant revu ses projets d'investissement. "Avec la crise sanitaire, tous les investissements financiers, on ne sait pas trop où ça peut aller. Ça permet d'avoir un bien immobilier".
L'intérêt pour les acquéreurs, c'est le prix, fixé en général au tiers de la valeur du bien. À en croire la fondatrice de Viagimmo Sophie Richard, le viager serait un placement rassurant. "Ils vont pouvoir investir dans une valeur refuge qu'ils maîtrisent, qu'ils connaissent, l'immobilier reste une matière tangible et sécurisant pour eux", explique-t-elle.
Pour l'heure, le viager ne concerne pourtant que 8 000 ventes par an. Soit à peine, une transaction sur cent en France.
Le Journal du week-end a été diffusé sur TF1 le dimanche 4 avril 2021, 20h26.