Dans leur appartement, comme dans leur nouvelle vie, tout est à reconstruire. Alexei et Inna sont arrivés à Antalya avec leurs enfants il y a trois semaines. Opposé à la guerre, le couple ne voulait pas les éduquer à Saint-Pétersbourg. Quand ils ont vu la lettre Z écrite aux fenêtres de leur école, ils ont décidé de partir. En Turquie, les Russes n'ont besoin d'aucun visa pendant trois mois. Alexei travaille à distance pour un centre d'appel. Une fois qu'ils auront leur papier, Inna voudrait ouvrir une école pour les enfants exilés.
De nombreuses familles ont choisi de rejoindre cette station balnéaire réputée. Selon les autorités, plus de 100 000 Russes ont quitté leur pays pour la Turquie. Beaucoup d'entre eux travaillent dans le secteur de l'informatique. La plupart viennent des grandes villes, parlent anglais et s'informent sur internet. Par exemple, Dimitri Kulish, ingénieur informatique, est arrivé il y a trois mois. Il a rejoint un des nombreux de startuppeurs russes d'Antalya. Avant la guerre, son groupe d'entraide comptait 400 membres. Aujourd'hui, ils sont trois fois plus nombreux. Pour cette génération qui peut travailler dans le monde entier, le business n'est plus en Russie.
Loin du régime de Vladimir Poutine, certains Russes ont décidé de protester contre la guerre. C'est le cas d'Anna Deripaska. Elle vivait déjà à Antalya avant le conflit. Elle a commencé par aider les Russes à quitter leur pays pour s'installer en Turquie et organise des rassemblement anti-guerre avec des Ukrainiens. Un choix dont elle connaît les conséquences. Comme beaucoup, elle rêve de pouvoir un jour retourner dans son pays, dans une Russie sans Vladimir Poutine.
T F1 | Reportage M. Guiheux, T. Rolnik.
Le Journal du week-end a été diffusé sur TF1 le dimanche 5 juin 2022, 20h16.