C'est un lieu ultra sécurisé. Impossible de rentrer sans avoir été invité. Derrière les murs de béton sur les hauteurs de Montpellier se cache l'un des centres de recherche les plus en pointe au service de l'agriculture. Une chambre froide vertigineuse de 9 mètres de haut sur 15 mètres de large entièrement automatisée grâce à ce robot, identique à ceux des entrepôts logistiques les plus modernes. Sur les 1500 tiroirs, pas de colis, mais des graines, 60 000 échantillons de semence en provenance du monde entier. Parmi lesquelles du blé, de l'orge, du maïs ou du sorgho, conservés à une température de 4°C et rangés par variété. Il en existe par exemple 9 000 différentes rien que pour le riz.
Dans les étages, les prélèvements sont pesés et mesurés. Leur qualité nutritionnelle répertoriée, car en cas de maladie ou si une plante est menacée de disparition, le centre doit pouvoir fournir en graine les chercheurs du monde entier. Pour protéger ou relancer des espèces, il a même la capacité d'en créer de nouvelles plus résistantes aux aléas climatiques comme le gel ou la haute température auxquelles les agriculteurs sont de plus en plus confrontés.
Comment s'adapter au réchauffement climatique ? Quelle variété choisir demain ? Et pour quelle région du monde ? La force de cette grande banque de graines, c'est l'expérimentation. Sous cette serre, par exemple, on teste le comportement d'un échantillon de riz confronté au climat attendu d'ici 2100 en milieu tropical. Température à 25 °C, humidité à 65% et surtout émission de CO2 à 800 ppm soit un niveau deux fois supérieur à celui mesuré en ce moment dans l'atmosphère. L'objectif est d'offrir le plus grand nombre de variétés cultivable possible aux futurs agriculteurs. Dans les prochaines décennies, un tiers des espèces végétales est menacé d'extinction.
TF1 | Reportage C. Adriaens-Allemand, J. Clouzeau
Le Journal du week-end a été diffusé sur TF1 le dimanche 26 juin 2022, 20h21.