Après un mois de grève à la SNCF, le Premier ministre est monté en première ligne et a rencontré ce lundi tous les acteurs du système ferroviaire. Des discussions très attendues par les syndicats comme par la direction de la SNCF qui n'ont toutefois pas encore permis d'esquisser une sortie de crise rapide. Certes, le chef du gouvernement a confirmé une reprise « substantielle » de la dette de la SNCF par l'Etat, selon un calendrier allant du 1er janvier 2020 à 2022. En revanche, il n'a toujours pas donné de chiffre précis sur le montant de la dette que reprendrait l'Etat. De nouvelles discussions sont annoncées le 16 mai à Matignon et le gouvernement pourrait déposer des amendements au projet de loi de réforme ferroviaire, examiné devant le Sénat, dans trois semaines. Mais pour les organisations syndicales, cela n'est pas suffisant. A l'issue de sa rencontre avec Edouard Philippe, Laurent Brun, le secrétaire général de la CGT-cheminots, première force syndicale de la SNCF, a estimé que ce dernier n'avait fait aucune nouvelle annonce susceptible d'infléchir sa position. Et, a-t-il prévenu : « Pour nous, clairement, la grève se poursuit, il n'y a pas de débat (…) Les grévistes vont poursuivre le combat le temps d'avoir (des) réponses du gouvernement ». « Il n'est pas question de lever la mobilisation, on continue », a renchéri le secrétaire général de la CFDT-Cheminots, Didier Aubert, même s'il a ajouté que le Premier ministre était « prêt à ouvrir des discussions sur des sujets qui nous semblent importants ». « La CFDT a déjà travaillé sur une quarantaine d'amendements qui seront proposés » et qui concernent « l'ouverture à la concurrence, le statut de l'entreprise, la situation très concrète des cheminots », a précisé le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, « Pour résumer ce matin : quelques ouvertures en termes de discussions qui devraient être menées dans le courant du mois de mai d'ici le débat au Sénat mais pas de garanties, en tout cas suffisamment précises », a estimé de son côté le secrétaire général de l'Unsa, Luc Bérille. « Nous jugerons sur pièce » . En attendant, la grève se poursuit avec une huitième séquence de grève dès ce soir. L'intersyndicale se réunira ce mercredi 9 mai pour décider de la suite du mouvement et sous quelle forme. Se dirige-t-on vers un durcissement du conflit ? Quelles sont les attentes des syndicats et de la direction ? Quelles sont les marges de manœuvre du gouvernement ? Enfin, quelles leçons tirer des résultats du référendum interne réalisé chez Air France qui a précipité la démission du président du groupe ? Quel avenir pour la compagnie aérienne française ? Invités : - Pascal Perri, économiste et géographe, directeur du cabinet PNC Economic, cabinet européen spécialisé dans les politiques de prix et auteur du livre SNCF, un scandale français publié aux éditions Eyrolles. - Soazig Quéméner, rédactrice en chef du service politique de Marianne et auteure de L’irrésistible ascension, les dessous d’une présidentielle insensée édité chez Flammarion - Fanny Guinochet, journaliste à l’Opinion, spécialiste des questions économiques et sociales. - Gilles Dansart, journaliste spécialiste des questions de transport et de mobilité, directeur de Mobilettre
C dans l'air a été diffusé sur France 5 le lundi 7 mai 2018, 17h50.