Ce lundi, rassemblement inédit : Emmanuel Macron s’adressera aux députés et aux sénateurs à la tribune du Congrès de Versailles. Ces prédécesseurs ne l’avaient fait que dans des situations de crise : François Hollande en 2015 après les attentats du 13 novembre ou Nicolas Sarkozy en 2009 dans un contexte de crise économique. Personne ne sait exactement quelle teneur prendra le discours du président, il exposera a priori ses priorités pour le quinquennat en cours et donnera sa vision de la France.Certains parlementaires pointent du doigt l’ascendant que prend ainsi Emmanuel Macron sur le Premier ministre, car l’intervention du président a lieu la veille du discours de politique générale d’Edouard Philippe. Mais les critiques visent aussi les conditions de la prise de parole au Congrès. L’Elysée a en effet prévenu qu’Emmanuel Macron n’accepterait aucune question, des parlementaires comme des journalistes, pendant et à l’issue de son allocution, ce qui déplaît à de nombreux élus.Les députés de la France Insoumise, formant la principale opposition de gauche, ont, eux, décidé de ne pas se rendre au Congrès, mais seulement à l’intervention d’Edouard Philippe mardi. Jean-Luc Mélenchon, après réunion de son groupe le 29 juin, a déclaré : «Nous n'irons pas au Congrès de Versailles pour dénoncer la dérive pharaonique de la monarchie présidentielle». A droite, le député LR Christian Jacob a lui aussi critiqué un «pouvoir sans partage» et Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI, a annoncé qu’il ne se rendrait pas non plus à la prise de parole d’Emmanuel Macron.Une levée de bouclier qui prépare le chef de l’Etat aux difficultés à venir. L’un des premiers dossiers qu’il aura à étudier, c’est l’épineux cas de l’usine GM&S dans la Creuse. L’équipementier automobile est menacé de fermeture depuis quinze ans et saura le 19 juillet si l’offre de reprise proposée par GMD est validée. Bruno Lemaire, ministre de l’Economie et des Finances, a d’ores et déjà annoncé que le gouvernement Macron allait « mobiliser toutes les énergies ». Alors combien de temps Emmanuel Macron réussira-t-il à présider seul ? A quoi va servir son intervention inédite devant les parlementaires ? Les Français doivent-ils s’habituer à ce type de prise de parole ? Est-ce que cela préfigure un nouveau visage de la Vè République ? Invités : - Carl MEEUS, rédacteur en chef du Figaro Magazine- François FRESSOZ, éditorialiste au Monde- Jean GARRIGUES, historien de la vie politique- Bernard SANANES, politologue et président de l’institut de sondages ELABE
C dans l'air a été diffusé sur France 5 le lundi 3 juillet 2017, 17h50.