Au lendemain d’un week-end marqué par des violences à Paris et parfois en régions, en marge du mouvement des gilets jaunes, le Premier ministre multiplie les consultations et les annonces ce lundi. Le but : tenter d'apaiser alors que certains membres du mouvement songent à une nouvelle journée de manifestation samedi prochain. Après avoir rencontré les chefs des grands partis politiques aujourd’hui, le Premier ministre doit recevoir, ce mardi, un collectif de gilets jaunes prêts à discuter avec l'exécutif. Dans le JDD, certains représentants du mouvement avaient demandé à être reçus pour offrir « au gouvernement une porte de sortie à la crise ». Les revendications sont nombreuses, néanmoins l’opposition et une partie des gilets jaunes s’accordent tous sur un point : un geste fort du gouvernement est nécessaire pour sortir de la crise, à commencer par un moratoire ou un gel de la hausse des taxes sur les carburants. L’exécutif a indiqué dans la journée qu'un débat aura lieu mercredi à l'Assemblée nationale et jeudi au Sénat pour évoquer la crise des gilets jaunes. Des mesures seront annoncées rapidement a également promis le gouvernement. Par ailleurs, le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, et son secrétaire d'Etat, Laurent Nunez, seront entendus ce lundi, à 20 heures, par la commission des lois de l'Assemblée nationale pour évoquer les « émeutes, des agressions contre les forces de sécurité et les actes de vandalisme et de destruction » lors de la journée de samedi. Les deux hommes devront également faire part « des dispositions nouvelles qui doivent impérativement être prises » pour éviter de nouvelles violences. Aujourd’hui, le mouvement des gilets jaunes est entré dans sa troisième semaine, mais il a pris une autre tournure depuis les émeutes de ce week-end. Après les violences urbaines de ce samedi à Paris et l’incendie de préfecture de Haute-Loire, au Puy-en-Velay, plusieurs préfets sous le sceau de l’anonymat se disent inquiets et parlent dans les colonnes du Monde d’une situation « explosive et quasi insurrectionnelle», voire « pré-révolutionnaire». Les syndicats de police - qui seront reçus par le ministre de l’Intérieur demain - réclament pour certains l’état d’urgence, pour d’autres un recours à l’armée. Quelles réponses peuvent émerger dans les heures et les jours à venir pour apaiser la situation ? Alors qu’une centaine de lycées sont bloqués aujourd’hui, le mouvement peut-il s’étendre ? Comment sortir de la crise ? Invités : Pascal PERRINEAU - Politologue Raymond SOUBIE - Président des sociétés de conseil Alixio et Taddeo Soazig QUÉMÉNER - Rédactrice en chef du service politique de Marianne Jérôme FOURQUET - Directeur du département Opinion de l’institut de sondages IFOP
C dans l'air a été diffusé sur France 5 le lundi 3 décembre 2018, 17h50.