La semaine dernière, les deux discours de l’exécutif ont mis l’accent sur les économies à faire immédiatement, et repoussé à une période plus lointaine et floue, les avantages fiscaux promis pendant la campagne. Dans son discours de politique générale mardi dernier, Edouard Philippe a notamment annoncé que la taxe d’habitation, mesure phare de la campagne d’Emmanuel Macron, était repoussée à la fin du quinquennat. La transformation de l’ISF attendrait, elle, 2019.Mais en ce début de semaine, l’Elysée rétropédale sur ces déclarations face aux critiques. La réduction de l’ISF au patrimoine immobilier se ferait donc dès l’année prochaine, tout comme l’exonération de la taxe d’habitation.En parallèle de cette confusion, après son vote en commission, la proposition de loi sur la réforme du code du travail entre aujourd’hui en discussion à l’Assemblée. Il s’agit d’un projet de loi autorisant le gouvernement à prendre la main sur le code du travail pour pouvoir le réformer, notamment par ordonnances. La très forte majorité du gouvernement dans l’hémicycle laisse peu de mystère quant au résultat final du vote. Les groupes d’opposition ne se gênent d’ailleurs pas pour critiquer l’approbation sans concession de leurs collègues parlementaires La République En Marche. En commission, « les députés du groupe majoritaire n’ont fait que lever le bras d’un seul homme. Je n’ai jamais vu ça » lance Gérard Cherpion député LR dans Le Monde. « On ne peut pas dire qu’ils privilégient le dialogue parlementaire » déclare quant à lui Alexis Corbière, député FI.C’est Muriel Pénicaud, ministre du Travail qui devrait piloter cette réforme. Depuis début juin, elle rencontre les partenaires sociaux pour élaborer le projet du gouvernement. Dans le même temps, la ministre est soupçonnée de favoritisme et recel de favoritisme, elle fait l’objet d’une information judiciaire depuis vendredi.Alors le gouvernement pourrait-il modifier à nouveau son programme économique ? Emmanuel Macron respectera-t-il ses promesses de campagne en matière de fiscalité ? Quelle place l’opposition pourra-t-elle trouver dans les débats ? Invités : - Christophe BARBIER, éditorialiste à L’Express- Françoise FRESSOZ, journaliste Le Monde- Soazig QUEMENER, rédactrice en chef du service politique de Marianne- Bruno JEUDY, rédacteur en chef du service politique de Paris Match
C dans l'air a été diffusé sur France 5 le lundi 10 juillet 2017, 17h50.