L'alerte est venue il y a trois jours d'Afrique du Sud. Détecté pour la première fois mi-novembre, un nouveau variant du covid baptisé "Omicron" a infecté depuis une trentaine de personnes dans la région. S'agit-il de cas isolés ou est-il responsable d'une poussée de l'épidémie observée là-bas ? Il est trop tôt pour le dire. "On en sait encore très peu sur ce variant, mais il a les caractéristiques et les mutations des quatre autres variants jusqu'ici classés, c'est-à-dire considérés comme préoccupants", reconnaît le Pr Salim Abdool Karim, conseiller scientifique du gouvernement sud-africain.
Les Sud-africains ont immédiatement transmis son génome aux chercheurs du monde entier. Ce qui a permis, en 48 heures, d'identifier sa présence au Botswana, à Hong Kong, en Israël et en Belgique. À l'Institut Pasteur, les virologues se penchent sur les 32 mutations de ce variant pour savoir s'il risque d'être plus contagieux ou d'échapper à nos anticorps. "Il pourrait être un peu plus difficilement reconnu par le système immunitaire, mais ça ne veut pas pour autant dire qu'une personne, qui a été immunisée, ne sera pas protégée des formes sévères contre ce variant. On sera extrêmement surpris que ce soit le cas", précise Etienne Simon-Lorière, responsable d'unité de recherche en virologie à l'Institut Pasteur Paris (15e).
Les scientifiques sud-africains étudient déjà la question. Mais il faudra deux à trois semaines avant d'obtenir des réponses. Sans attendre, la France, l'Allemagne, l'Italie, les Pays-Bas ont décidé de suspendre tous les vols en provenance d'Afrique australe suivant l'exemple d'Israël, de Singapour ou du Japon. Une mesure jugée prématurée par l'OMS. D'autant que ces derniers mois, le variant Delta prédominant sur tout le continent a évincé jusqu'ici tous les autres variants.
TF1 | Reportage C. Bayle, T. Acket
Le Journal du week-end a été diffusé sur TF1 le vendredi 26 novembre 2021, 20h05.