Les grandes manœuvres ont commencé. Au surlendemain des résultats du premier tour des législatives, l’heure est aux consignes de vote dans les états-majors mais localement les électeurs pourraient dimanche prochain avoir un peu de mal à s’y retrouver. Plusieurs candidats battus ont décidé de braver les consignes ou de ne pas attendre la décision des formations politiques sur la conduite à tenir. Tout semble donc se faire au cas par cas ou dans un joyeux désordre.Ainsi à Levallois-Perret dans les Hauts-de-Seine, le député LR sortant Patrick Balkany refuse de soutenir le candidat investi par son parti et votera pour la candidate macroniste. L’ancien candidat PS à l’élection présidentielle Benoît Hamon a lui décidé de soutenir "sans hésiter" la candidate de La France insoumise, opposée au second tour à Manuel Valls dans l'Essonne. A Lille et à Saint-Nazaire des candidats FN éliminés appellent eux aussi à voter France insoumise. Inversement en Nouvelle-Calédonie, le FN soutien les candidats de la droite et du centre. Et à Paris dans la 18ème circonscription on aura droit à un match à distance entre l’Elysée et Matignon puisque l’ancienne ministre PS Myriam El Khomri a reçu le soutien d’Emmanuel Macron quand son concurrent LR Pierre-Yves Bournazel revendique celui du Premier ministre Edouard Philippe.Dans ce contexte que certains qualifient de "capharnaüm politique", les candidats de droite et de gauche sont repartis en campagne pour convaincre les électeurs de se rendre dimanche prochain dans les bureaux de vote tandis que la République en marche se prépare à un raz-de-marée. Le parti du chef de l’Etat peut en effet espérer engranger dimanche prochain plus de 400 sièges (sur 577) dans l’Hémicycle : des députés souvent sans expérience politique qu’il faudra cadrer et peut-être recadrer. Emmanuel Macron a évoqué il y a quelques jours la nécessité de "les encadrer de près pour éviter le foutoir". Mais comment canaliser, gérer, diriger une majorité pléthorique, composée pour l’essentielle de novices en politique ? Quel sera le nouveau visage de l’Assemblée nationale ? Confronté à un nombre inédit de candidats balayés dès le premier tour, le parti socialiste peut-il survivre ? Quel avenir pour Les Républicains, le FN et la France insoumise ? Quel paysage politique après les législatives ? Invités - Roland CAYROL, politologue, directeur du Cetan- Jérôme FOURQUET, directeur du département opinion publique de l’IFOP- Vanessa SCHNEIDER, journaliste au Monde- Soazig QUEMENER, rédactrice en chef politique de Marianne
C dans l'air a été diffusé sur France 5 le mardi 13 juin 2017, 17h50.